Le dynamisme des Poteries du Donjon
En 1945, la guerre est terminée; c’est l’euphorie de la libération; le temps est au dynamisme et aux projets.
Et du dynamisme, il en faudra beaucoup.
La priorité de Jacques Tytgat formé en céramique à l’Ecole de la Cambre à Bruxelles est de penser et d'aménager un atelier, de dénicher des matières premières rares en cette période de pénurie généralisée et de débuter une production.
En 1945, Il s’entoure d’une première équipe de 3 personnes: Marcel Wandesmal, artiste réputé originaire de Quaregnon, dont le trait admirable enchantera les amateurs de céramiques de Sars, Louis Sottieau qui se chargera des cuissons et Lucie Demoustier qui se consacrera au travail de la terre.
La première équipe des "Poteries du Donjon"
De gauche à droite :
Lucie Demoustier, Louis Sottieau,
Marcel Wandesmal et Jacques
Tytgat
Ils sont tous jeunes, enthousiastes et dynamiques.
Jeunesse et dynamisme
Ils sont tous prêts à donner libre cours à leur imagination et vont créer les "Poteries du Donjon".
Chaque jour, ensemble, ils explorent le vaste monde de la céramique et les idées fusent en toute liberté.
Jour après jour, ils testent de nouveaux mélanges de terre et mettent au point les techniques de fabrication, avec les moyens du bord, parfois avec
des idées simples et astucieuses.
Ils mélangent et harmonisent les couleurs ; ils créent de nouvelles formes.
Ils apprivoisent la cuisson au four à charbon.
Progressivement, le décor le plus connu, un décor bleu sur fond blanc s’imposera. Rapidement, il sera suivi d’autres décors; la production s’étendra à la publicité, aux décalcomanies, aux cloisonnés, aux "pièces ajoutées", aux modèles en bas-relief et à une très belle collection de pièces religieuses.
D’autres personnes travailleront dans l’atelier : Martial, Renée, Marc, Jacques, Yvette, Gilbert, Georgina, Francis, Geneviève, Marie-Thérèse, Brigitte, Arlette, Luce, Yvette, Monique, Lucette, Julienne, Myriam, Odon, Renato, Christian, Gaëtano, Sabrina...
L’outillage se diversifie : filtre-presse et malaxeur pour transformer la terre liquide en terre solide, tour mécanique, broyeur, fours électriques.
La commercialisation commencera par l’aménagement d’une salle d’exposition sur le lieu même de la production et plus tard, un
représentant se chargera de faire connaître les "Poteries du Donjon" dans des magasins de Mons, Bruxelles, Nivelles, Tournai, Namur, Liège, Anvers, Gand, Knokke, Coxyde,
Courtrai, Saint-Idesbald, Le Coq et bien d'autres localités.
Jacques Tytgat a réalisé son rêve : il a créé et développé son atelier en étroite collaboration avec Marcel Wandesmal. Les deux hommes ne se sont
jamais séparés dans le travail.
Coïncidence : ils étaient nés le même jour, l'un le 15 mai 1913, l'autre le 15 mai 1923.
Les "Poteries du Donjon" sont maintenant réputées et la vie de l’atelier pourrait être un long fleuve tranquille...
Mais la vie sépare ceux qui s’aiment
Tout doucement sans faire de bruit ( Prévert)
Jacques Tytgat nous quitte le 21 mai 1981.
Son épouse, madame Tytgat poursuit l’œuvre de son mari avec la collaboration de Marcel Wandesmal.
L’atelier ferme définitivement ses portes en janvier 2000