Production de petites séries

Au début des années 60, l’atelier des "Poteries du Donjon" est sollicité pour la production de pièces publicitaires.

 

Pour n'en citer que quelques unes : Opel, Casterman, Cognac Arbellot, Unicef, Belgique Ciné, Panpharma, Pulman Résidence Bruxelles, Delacre, Fabelta, Expo58, Spontin, Car Club, Hoover, Berliet...

 

Le décor "peint main" est trop coûteux et l’alternative est l’emploi de décalcomanies ou la production d’objets en motif cloisonné.

 

Les décalcomanies

 

De nos jours, les décalcomanies peuvent être conçues et produites de façon numérique : une bonne connaissance d’un traitement de texte et d'un outil de gestion des images, un ordinateur et une imprimante permettent de créer des décalcomanies "maison".

 

Habitué à ces moyens numériques, on imagine mal la difficulté, la minutie et la patience requises pour réaliser ces impressions à une époque où un joli coup de crayon et beaucoup de doigté remplaçaient la technologie.

 

Les "Poteries du Donjon" ont toujours réalisé leurs décalcomanies de manière artisanale.

 

                                                 Porte-filtre à café

                                       décalcomanie le chat "Bisou" 

Assiette publicitaire décalcomanie

pour la société Panpharma

Il faut tout d’abord préparer l’"écran" constitué d’un tissu synthétique tendu sur un cadre en bois.

    Ecran "de soie" le Corbeau et le Renard

Le motif dessiné sur papier est reporté sur le tissu préparé de manière à laisser passer l’encre sur les parties du dessin que l’on souhaite voir apparaître à l’impression.

 

S’agit-il de détails fins ? On choisit un tissu aux mailles serrées. Veut-on imprimer des aplats ? Le nombre de mailles sera moindre.

Si le dessin est polychrome, il faudra autant d’écrans que de couleurs.

 

Les écrans sont posés les uns après les autres sur le papier à décalcomanie, ou parfois directement sur le support céramique, chacun laissant une couleur différente.

 

Etape après étape, couleur après couleur, avec des temps de séchage intermédiaire, on obtiendra la décalcomanie finale, copie conforme du dessin choisi.

 

Ce travail nécessite une grande exactitude technique et des qualités artistiques. Le positionnement successif des écrans doit être parfait pour que les couleurs soient distinctes et propres.

 

  Décalcomanie polychrome

                                       6 couleurs  (bleu, jaune, noir, rouge, vert et or)

Parfois, les décalcomanies tracent seulement le contour du dessin qui doit être rehaussé d'émaux de couleur appliqués à la main.


Les encres d’impression ne  supportent que les cuissons à basse température. Ce sera le début de l'utilisation d'émaux adaptés à cette contrainte et dont le rendu est nettement plus plus vif que celui des émaux supportant des températures plus élevées

 

Terminée, la décalcomanie est posée sur son support émaillé et déjà cuit; l’objet est enfourné pour une 3° cuisson.

 Clown aux couleurs vives,  émaux cuisson "basse température"


Les cloisonnés

Les cloisonnés exigent la fabrication de moules spécifiques où le dessin est tracé en creux.

 

Au démoulage de la pièce, la mince cloison qui délimite le dessin sortira en relief.

 

Au choix, les couleurs seront posées avant cuisson sur un émail cru ou après cuisson sur un fond cuit.

 

Dans le premier cas, on parle de peinture "sous émail". Les couleurs sont plus douces et plus fondues. Les températures de cuisson sont élevées.

 

Dans l’autre cas, le "sur émail", les couleurs sont franches, vives. Les températures de cuisson sont moins élevées.

                                  thermomètre décor cloisonné peinture "sur émail"

Les décalcomanies et les cloisonnés étant parfaitement maîtrisés, leur usage s’élargira au-delà des objets publicitaires

Ce soir j'attends Madeleine...

Belles couleurs vives 

Cuisson petit feu

Rare fond vert turquoise irisé